Centième Anniversaire du décès de l’Abbé Eugène MARIN

 » Bonjour à tous, je suis Patrick Barbier, un amateur d’histoire locale, j’habite un petit village dans le lunévillois, BONVILLER d’où je suis natif.

A l’âge de 10 ans, lors d’une discussion avec un ancien du village, ce monsieur me parla d’un évêque qui était né au village, et parti comme missionnaire à l’étranger sans préciser le lieu. Cette histoire m’a marquée jusqu’au jour où le Pape Jean Paul 2 quitta Rome pour un voyage en Asie, en passant par le Japon. Le journal L’Est Républicain relata la vie de cet Evêque, un Lorrain du nom de Félix Midon en expliquant son histoire. Dans cet article le journaliste (Jean Claude Midon peut-être un proche de cette famille ! ) expliquait qu’un certain Eugène Marin docteur es lettres, professeur à La Malgrange, avait écrit la biographie en 1901, de Monseigneur Félix Midon premier évêque d’Osaka au Japon.

La commune de Bonviller fît poser une plaque commémorative sur le mur de l’église en l’honneur de Mgr Félix Midon vers 1990, né à Bonviller en 1840, décédé à Marseille en 1893.

Je me suis mis à la recherche de ce livre, qui restera introuvable durant de nombreuses années. L’arrivée d’internet a débloqué cette situation. Aux enchères, le précieux livre de l’Abbé Eugène Marin rentre dans ma bibliothèque, qui est pour moi l’auteur méconnu. La lecture de ce livre me fait alors, découvrir la vie de Félix Midon de sa naissance 1840 à la fin de sa vie en 1893.

Etant curieux de nature, un jour, je me suis dit que je devais savoir qui était l’auteur de cette bibliographie. Ma surprise fût grande de découvrir et d’apprendre que Eugène Marin naquit le 26 Juin 1860, 20 ans après Félix Midon , lui aussi à Bonviller

Je découvre alors, le travail fourni par Monsieur le Chanoine Eugène Marin.

Eugène MARIN est né le 26 Juin 1860 à BONVILLER (54), il est le fils de Théodore MARIN, né le 14 Novembre 1828 à BONVILLER et de Justine Michel née le 1O Octobre 1830 à BONVILLER.

Le Mariage de Justine et Théodore a lieu à BONVILLER le 08 Janvier 1856. Eugène a deux sœurs : Marie Justine, l’ainée a vu le jour en 1856 à BONVILLER, et Marie Clotilde est née le 16 Octobre 1867, aussi à BONVILLER.

Son père Théodore est le cordonnier du village et Justine est mère au foyer. L’enfant Marin fait quant à lui son entrée à l’école de Bonviller.

A ce jour, je n’ai trouvé de proches de cette famille , l’enfance de Eugène Marin est inconnue, beaucoup de MARIN résident dans le lunévillois, je n’ai rien trouvé sur cette famille, autre que les actes de naissances , et mariage des Parents et grands-parents ( je suis toujours en recherche d’informations).

On retrouve un écrit parlant de Eugène MARIN dans un avant-propos concernant le Chanoine Edmond RENARD qui fut directeur du Collège de la MALGRANGE et auteur du livre (Le Cardinal MATHIEU) ou Eugène Marin fut élève au Petit Séminaire de Pont à Mousson, avec comme professeur à l’époque l’Abbé Mathieu (futur Cardinal).

Il poursuit les études au grand Séminaire de NANCY avec succès, il est ordonné prêtre le 20 Septembre 1884

Deux mois plus tard il est professeur au Collège de la MALGRANGE, le 04 Novembre 1884.

Eugène MARIN écrit deux ouvrages estimés (les moines de Constantinoples et Saint Théodore) qui furent ses thèses pour obtenir le Doctorat ès lettres qu’il réussit avec succès (histoire de la Malgrange P. Guise).
L’Abbé Eugène marin devient Chanoine honoraire le 04 Novembre 1906

Eugène MARIN : au Collège de la Malgrange, les professeurs formaient la puissante armature du corps professoral. Plusieurs maîtres d’alors servirent doublement la maison en ajoutant à l’excellence de leurs méthodes, la durée de leur présence. Durant 26 ans, l’Abbé Marin fournit une activité tranquille et sereine. On vantait : la finesse et la distinction de son esprit. ( histoire de la Malgrange )

Les œuvres écrites d’Eugene MARIN (1860-1921)

Durant les 26 années passées à la Malgrange, Eugène Marin a écrit 9 ouvrages de 1897 à 1909 :
– en 1891 : écrit en latin Selectae e profaris scriptoribus historias
– en 1896 : écrit les moines de Constantinoples (thèse)
– en 1897 : la vie de Mr l’Abbé Grosjean, directeur du Collège de la Malgrange.
– en 1901 : écrit Monseigneur Felix Midon Evêque d’Osaka au Japon
– en 1906 : écrit Saint Théodore (thèse)
– en 1907 : écrit Monseigneur Hacquard, des pères blancs
– en 1908 : écrit Jean François Mougenot Supérieur de la Doctrine Chrétienne
– en 1908 : écrit les derniers jours du Cardinal Mathieu
– en 1909 : écrit lettres de direction aux sœurs de la Doctrine Chrétienne de Nancy

En 1909, une infirmité cruelle rendit l’enseignement de plus en plus difficile, à cause de sa surdité, il dut quitter l’enseignement.

L’Abbé Eugène Marin devient Supérieur des religieuses de la Doctrine Chrétienne en 1909 rue Charles III à Nancy.

A la mort du Cardinal Mathieu, l’Abbé marin devient l’héritier des papiers du Cardinal, l’amitié entre les deux religieux était grande. Eugène marin voulait écrire la biographie de son voisin natif d’Einville au Jard commune distante de deux kilomètres de Bonviller village natal de l’Abbé Marin et de Monseigneur Felix Midon qui fut surveillant aussi au séminaire de Pont à Mousson en même temps que le Cardinal Mathieu .

En 1911, sa santé se dégrade … et il dut quitter l’aumônerie de la Maison Mère des religieuses de la Doctrine Chrétienne et il a de graves difficultés avec Monseigneur Turinaz son évêque. (L’Abbé Edmond Renard fut élève et professeur à la Malgrange et aussi ami de l’Abbé Eugène Marin). L ‘Abbé Renard vers 1910 écrit un livre, qui connut un grand succès auprès des célébrités de l’époque (Henri Bazin, Maurice Barrés, Paul Bourget…). La presse lui fut favorable, l’Académie Stanislas lui décerna le prix Stanislas de Guaita, l’Académie Française le prix Monthyon. L’accueil fait par Monseigneur Turinaz, son évêque fut moins chaleureux ! Ce dernier lui envoya sur simple carte de visite un mot très dur, lui interdisant d’écrire à nouveau ! ( Livre : le chanoine Edmond Renard 1884 1945 écrit par l’Abbé Maurice Gaudard).Une heureuse intervention de l’Abbé Morel, Supérieur de Saint Sigisbert et proche de l’évêque Turinaz, remit les choses au point et arriva à le convaincre que les griefs de modernisation, alors redoutable à l’époque, n’étaient que ragots. Monseigneur Turinaz était un homme généreux et parfois une personne colérique en paroles et en actes.

Le 04 Avril 1911 Eugène MARIN change de domicile et va s’installer rue Lionnois, proche de L’église Saint Pierre. Malgré son infirmité l’Abbé Marin continue à écrire ; en 1916 il écrit : Saint Nicolas évêque de Myre, édité en 1917 et la suite de Monseigneur Hacquard

AVANT PROPOS LE CARDINAL MATHIEU PAR L’ABBE EDMOND RENARD (AUTEUR 1925)

Ce n’est point notre nom que l’on devrait trouvé en tête de cet ouvrage, mais celui d’un prêtre excellent et d’un délicat lettré, Monsieur le Chanoine EUGENE MARIN, ancien professeur à la Malgrange , il y fut notre maitre , il est demeuré notre ami. Il voulait écrire cette vie du CARDINAL MATHIEU dont il avait été jadis l’élève au séminaire de Pont à Mousson. La maladie ne lui permit que de jeter les fondements de son entreprise. La mort l’est venue prendre comme il s’efforçait de réaliser son dessein. IL était devenu l’héritier des papiers du Cardinal. Il nous les a légués avec le soin de faire ce qu’il n’avait pu que désirer. C’est à lui que va au seuil même de livre, notre pieux et dévoué souvenir, à sa vie laborieuse et discrète, à son âme sensible et éprouvée ;

L’Abbé Eugène Marin restera jusqu’à la fin de sa vie dans l’appartement de la rue Lionnois à Nancy, face à l’église Saint Pierre.

Monseigneur Turinaz âgé quitte Nancy suite à la guerre et va vivre à Saint Firmin vers 1917 chez les sœurs, il y restera jusqu’à sa mort, le 20 Octobre 1918. Ses obsèques seront célébrées à Nancy.

Trois années plus tard, l’Abbé Eugène Marin décédera à l’âge de 61 ans, le 26 Février 1921. Un office religieux aura lieu à Nancy, suivi d’un second office funèbre en l’église de Bonviller le 01 Mars 1921 (article du journal Est Républicain du 27 Février 1921). L’inhumation aura lieu au cimetière du village en présence de nombreux prêtes du secteur et des habitants du Lunévillois.

Eugène Marin rejoint ses parents dans la tombe familiale, la tombe est toujours visible à Bonviller.

L’Abbé Marin, durant toutes les années passées, a enseigné, éduqué, écrit, comme de nombreux religieux, afin de nous faire découvrir de grandes femmes et de grands hommes qui seraient restés dans l’oubli.

Cette année en 2021, nous commémorons le 100ème anniversaire de sa mort. »

Patrick Barbier