« Les anciens de Sigis qui ont vécu l’épisode de la libération au camp de la Crête, ne peuvent pas l’oublier. C’est mon cas, au point que j’éprouve du plaisir à me remémorer ce souvenir en revenant de temps à autres sur ce site, d’autant plus que cet endroit de la belle vallée du Rognon est par son passé cistercien, particulièrement chargé de spiritualité.
C’est là qu’avec mes copains, nous avons vécu des moments extraordinaires sous la direction du très actif abbé Maurice FEDER et de l’abbé André STREBEL, entourés de quelques « grands », parmi lesquels François STREIFF et Claude VALLIN.
L’ancienne abbaye qui nous abritait était déjà en ruine, mais quelques vestiges qui subsistaient avaient encore fière allure, surtout la porterie construite au XVIII°s. A chacune de mes visites, j’étais navré de constater la progression des dégâts à la toiture de cette porterie, bien qu’une plaque mentionne son classement « monument historique ».
Récemment, à l’occasion d’un passage à proximité, je fis un détour pour revoir la Crête, lorsque arrivé au pont sur le Rognon, j’eu la surprise de voir un homme occupé à travailler le sol devant la porterie. Je m’approchais de lui pour l’interroger, quand une dame apparut dans l’encadrement de la porte ouverte.
Par les présentations réciproques, je sus que j’étais face à Madame NARBONI, qui avait acquis la porterie pour la sauver en un restaurant. Avec mon épouse, nous fûmes très aimablement invités à passer à l’arrière où se trouvaient des sièges et où elle nous offrit une boisson originale et rafraîchissante contenant du jus de coings. Là, la conversation que nous eûmes, éclaira quelque peu mes interrogations.
C’est très consciemment que Madame NARBONI avait fait l’acquisition du bâtiment de la porterie et d’une petite surface qui l’entoure, sachant que sa remise en état allait entraîner une grosse dépense. Mon épouse et moi avons donc été admiratifs de l’attachement de cette dame pour la Crête et surtout de son enthousiasme.
La façade arrière avait déjà été remise en état, mais la réfection de la toiture à moitié effondrée allait entraîner la plus lourde dépense. Au cours de la conversation, nous avons constaté que Madame NARBONI est particulièrement sensible aux souvenirs évoqués par les anciens de Sigis qui avant elle, furent les derniers à animer vraiment les ruines de l’abbaye. D’ailleurs elle est en contact avec quelques-uns d’entre eux.
Ne pouvant rester indifférent face à la belle exaltation de Madame NARBONI pour la Crête, je lui promis de faire des recherches dans la bibliothèque de Sigis, car l’extraordinaire épisode de la Libération a sans doute fait l’objet d’un écrit en mémoire, sinon je rédigerai à son intention mes souvenirs personnels.
Depuis, j’ai su que Sigis n’a plus d’archives et que seul Monsieur MION, président des anciens de La Malgrange-Sigis, détient des documents et des photographies, mais tout cela est en cours de classement. C’est pourquoi Monsieur MION m’a offert la possibilité de publier cet article dans le bulletin des anciens.
Donc, j’invite tous ceux qui peuvent s’exprimer sur ce sujet à entrer en contact avec Monsieur MION ou moi-même.
Jean THOMAS – Résidence Kennedy, 15 avenue Foch 54000 Nancy.
ou directement depuis le formulaire de contact du site des Anciens. »