Spécialisée en santé publique et médecine sociale, la jeune médecin de Nancy, ancienne élève de Saint Sigisbert, est parvenue à mettre en lumière le rôle méconnu et obscur de l’aidant. Sa souffrance, ses angoisses.
La Nancéienne Hélène Rossinot, médecin spécialisée en santé publique et médecine sociale, vient d’être distinguée par l’Académie nationale de médecine, pour ses travaux militants, sur la condition de l’aidant. Ce prix reconnaît le rôle de l’aidant, dans un pays, qui comme d’autres dans le monde occidental, a construit sa médecine en la centrant sur la personne aidée. La fille de Françoise et André Rossinot, s’est rapidement fait un prénom avec son livre « Aidants ces invisibles », paru aux éditions de l’Observatoire. « Je suis ultra-émue par ce prix décerné par des pairs, qui le plus souvent récompensent des travaux de pointe concernant les patients », explique Hélène Rossinot.
Le rôle de l’aidant entre dans le champ médical
Cette reconnaissance de l’Académie de médecine salue aussi l’entrée dans le champ médical du rôle de l’aidant. Les proches qui aident au quotidien un conjoint un enfant, un parent malade, vieillissant ou victime d’un handicap méconnaissent souvent leur rôle, ou cachent la charge qu’ils endurent. « C’est donc aux soignants d’aller vers les familles, pour s’intéresser aux conditions de vie des aidants, qui ne doivent pas être vus uniquement comme des sources d’informations ». Dans son ouvrage, qui reprend les travaux de sa thèse de médecine, avec aussi beaucoup de témoignages d’aidants, Hélène Rossinot, rappelle qu’être proche des personnes vulnérables, rend aussi fragile, génère du stress, de la fatigue et des pathologies diverses liées à l’épuisement ou à la charge psychologique
Extrait de l’Est Républicain, 11 novembre 2020