Marc Didier ancien élève de Saint Sigisbert est libraire à Nancy. 35 ans d’un métier qui s’exerce rue Gambetta de père en fils. Une aventure familiale avec des périodes heureuses, d’autres moins. De bonnes et de mauvaises surprises et une certitude née avec le confinement : le libraire est plus que jamais un prescripteur auprès de ses clients|
Un homme de lettres qui économise ses mots pour raconter une histoire. La sienne. Celle d’un jeune homme qui a travaillé dans le monde de l’édition avant de reprendre la librairie créée par son grand-père puis gérée par son père. Les mots, triés sur le volet, d’un homme mûr qui en a vu d’autres pour dire la crise sanitaire et l’angoisse d’apprendre la fermeture des commerces. La joie enfin de constater que les clients ne l’ont pas laissé tomber et que la vente a emporter a tenu une jolie promesse de fidélité. Derrière la façade rouge de la rue Gambetta, Marc Didier se fraie un chemin entre les cartons. La rentrée littéraire et Le Livre sur la place ont déversé leurs flots d’ouvrages. Les clients se pressent. Marc Didier explique, entre deux conseils, que le premier confinement a été épuisant mais riche d’enseignements. Épuisant car le libraire a poussé l’amour du métier jusqu’à livrer certains clients à domicile. « Les commandes arrivaient sur le site de la librairie, par téléphone, sur les réseaux sociaux et bien sûr, il a fallu orchestrer tout cela » Instructif parce que l’euphorie qui a accompagné la réouverture de sa boutique lui a montré que ses clients avaient de l’appétit pour ses conseils de lecture. « Ça a été amusant aussi de voir émerger une prédilection pour des pavés de 1 000 pages », sourit-il. Bilan des courses et de l’exercice financier ? « J’ai réussi à maintenir mes ventes pendant cette période », explique-t-il.